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Les derniers secrets du Sphinx - 2

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14 Décembre 2011

Le sphinx de dos

L'incubation des rêves et le Sphinx


Dans mon article précédent je vous ai démontré que le sphinx recelait encore bien des secrets parfaitement méconnus en vous parlant, entre autres, de l'inscription mystérieuse en grec retrouvée sur le sphinx en 1817 (puis occultée par un recouvrement)qui considérait bien le sphinx comme une île entourée d'eau et remontant : «  aux Dieux immortels ». Puis je vous ai parlé d'évidences indiquant que le sphinx, bien plus ancien qu'on ne le pense, était en sa lointaine origine une représentation d'Anubis comme le confirme le dernier ouvrage monumental (560 p !) du très sérieux chercheur et professeur anglais Robert Temple.

Aujourd'hui je vais m'attarder sur l'utilisation qui a été faite, du moins a certaines époques du Sphinx en tant que : « Sheshep-Ankh » : « La statue de vie » comme on la nommait au Moyen Empire.

Pour cela il faut tout d'abord que je vous fasse l'état des lieux très exact de ce que contient le sphinx (je ne parlerais pas ici des toutes petites anomalies détectées par radar dans le sol autour du sphinx qui pour l'instant n'ont dionnées lieu à aucune fouille) et ceci sans spéculations comme il en a été trop l'habitude dans de multiples écrits. Et vous allez être surpris ! En effet la réalité est tout simplement incroyable et vous constaterez avec moi qu'elle est parfaitement méconnue car un fatras d'informations approximatives et de désinformations recouvrent le sphinx depuis fort longtemps.
En fait si on fait une enquête poussée, rendue difficile par le fait que beaucoup de documents sérieux passent inaperçus comme ensevelis dans le silence, comme si une volonté de ne pas montrer la vérité existait, on s'aperçoit que des découvertes importantes ont été faites dont on n'entend plus jamais parler ensuite. Ainsi, certainement, très peu d'entre vous savez par exemple qu'il y a exactement trois tunnels-puits dans le sphinx.

Vous avez le tunnel creusé à l'arrière du sphinx même qui est le plus connu, celui creusé derrière la tête et enfin le plus méconnu : celui se trouvant sur le flanc nord du sphinx.


Face nord du Sphinx

Je vais commencer par celui-ci qui illustre bien les non-dits au sujet du monuent. Le tunnel se trouvant sur le flanc nord du sphinx au niveau du sol, a été ouvert en 1926 par Emile Baraize qui finit par le sceller avec des blocs de ciment. Il y avait même l'encadrure d'une porte que Baraize mura avec des pierres qu'il trouva à l'époque dans le voisinage. Ce qui est incroyable c'est que Baraize ne laissa aucun récit de ce qu'il trouva et explora dans ce tunnel tellement il était pris par son travail de nettoyage et restauration du sphinx. Pourtant deux photos prises par Pierre Lacau en 1926 existent ( aux archives du centre Golenischeff à Paris)de l'intérieur de ce tunnel, mais même un chercheur comme Temple n'eut pas le droit de les voir ! Tout ce que l'on sait c'est que ce tunnel est très ancien car son entrée est obstruée par des pierres de recouvrement (sous les pierres de Baraize) de la phase de restauration la plus ancienne. Le Sphinx a subi en effet bien des restaurations par le passé, sous les différents pharaons. Et on se demande alors pourquoi on n'ouvre pas de nouveau ce passage pour voir où il mène et l'explorer comme il se doit? Un grand mystère de plus!

Le puit creusé derrière la tête du sphinx et mesurant 6m et à été, il semble, creusé au 19ème siècle pour essayer d'explorer l'intérieur du sphinx et il se termine en cul de sac. Il nous reste le tunnel à l'arrière du sphinx qui est celui qui nous intéresse particulièrement aujourd'hui et qu'Henry Vyse trouva en 1881 mais que bien des voyageurs dans passé plus lointain avaient déjà mentionné. Ainsi le voyageur Guido Pancirolli (1523-1599) l'avait détaillé dans son livre publié en 1599 : « L'histoire de choses mémorables perdues ». On voit au passage que déjà en 1599 il y avait des découvertes sur le sphinx dont on avait tout oublié ! Or ce tunnel, selon une publication de 1994 passée inaperçue d'Hawass : le dirigeant du Conseil suprême des Antiquités, ne fut réouvert et exploré qu'en 1979. Pourquoi avoir attendu plus de 15 ans pour en parler alors que c'est une découverte d'importance ? Ce tunnel très étroit( de la place pour une seule personne assez mince) et nu dans lequel on entre par une toute petite ouverture au ras du sol à l'arrière du sphinx, fait d'abord verticalement 6m en descente., Une échelle de fer apposée récemment vous permet d'y tenir en équilibre. Le problème c'est qu'aujourd'hui cet espace est plein de détritus et de gravats et qu'une poutre en fer de soutien y prend beaucoup de place. Puis le tunnel remonte sur 8m, renforcé par des poutres de bois jusqu'à l'endroit où Baraize (encore lui )avait coulé du ciment en 1926 au niveau des hanches du sphinx car une faille importante y existait. Mais tout laisse penser que le tunnel continue vers la tête du sphinx. Il est bien regrettable qu'on ne puisse savoir comment cela se poursuit au delà du ciment ! Mais ce que l'on constate dans la partie encore visible, c'est qu'un espace arrondi y est creusé permettant à une personne de s'y allonger parfaitement. Et c'est de l'usage probablement thérapeutique de cette mystérieuse cavité,dont je souhaite vous entretenir aujourd'hui. Avant de vous en parler je dois vous citer tout de même les deux autres cavités existantes:


Petite entrée à l'arrière

Il y avait un trou conique et irrégulier de 2m de profondeur sur le sommet de la tête (cimenté depuis) que Coutelle avait déjà observé pendant l'expédition de Napoléon en 1798 qui avait du enserrer d'autres éléments de la coiffure du sphinx.
Et puis il y a une cavité intéressante dont l'entrée  est recouverte par une plaque de métal(moderne) et se trouve entre les deux pattes du sphinx. Elle-ci mène à une petite chambre souterraine à la verticale, où Henry Salt aurait muré (lui aussi !) une entrée de souterrain en 1817. Encore un tunnel dont on ne sait au jour d'aujourd'hui où il va ! Beaucoup de chercheurs pensent que cette cavité était utilisée par un prêtre pour qu'il puisse parler sans être vu à la foule et donner ainsi des oracles à la place du sphinx. Une telle pratique des oracles était répandue à l'époque tardive des Ptolémées où l'on essayait de remotiver la foi de la population et on trouve entre autres à Fayoum (l'oasis fertile des pharaons à 100km au sud du Caire) bon nombre d'autels avec des pièces secrètes à l'intérieur pour cet usage. On a peut-être une piste comme le souligne Temple avec le témoignage d'un voyageur de 1579 :Johannes Heffrich qui dit que cette chambre est un passage secret pour qu'un prêtre sans être vu puisse monter par un tunnel dans la tête du sphinx et parler à la foule sans être vu…Nous voyons bien de toutes façons que le Sphinx a bon nombre de secrets à nous livrer encore malgré les moyens modernes d'aujourd'hui.

Je viens donc de vous énumérer les cavités connues déjà explorées dans le sphinx, mais avant de retourner à celle qui nous intéresse aujourd'hui, pour bien en comprendre l'éventuelle fonction, il faut que je vous parle tout d'abord de l'origine des thérapies et de la médecine en Egypte et surtout du personnage phare : l'incontournable Imhotep, celui dont on dit qu'il construisit la pyramide du pharaon Djoser à Saqqara vers 2600 Avant JC.


Sphinx enclosure

Non seulement Imhotep dont le nom veux dire : « Celui qui est venu en paix », était le premier ministre de Djoser, le grand architecte du royaume, Grand prêtre d'Heliopolis, Grand Mage, chef de tous les prêtres de l'Egypte du nord mais il était aussi un très grand médecin, sans doute le premier, avec son école de médecine et son temple. Ces bâtiments se trouvaient autour du complexe souterrain du Serapeum au nord de Saqqara même. On vient de découvrir d'ailleurs le mois passé, de très anciens instruments de chirurgie à Saqqara. Plus de 2200 avant la naissance d'Hippocrate en Grèce pourtant renommé comme le père de notre médecine, Imhotep, lui, en Egypte, savait déjà diagnostiquer et soigner plus de 200 maladies, utilisait des termes de divisions anatomiques, pratiquait des actes de chirurgie. Nous en avons des traces d'ailleurs dans le fameux papyrus dit d'Edwin Smith. Le grand égyptologue James Henry Breasted nous dit d'Himotep : « En sagesse de prêtrise, en magie, en formulation de proverbes sages, en médecine, en architecture, la remarquable figure du règne de Djoser a laissé une telle réputation notable que son nom n'a jamais été oublié. ». Dans le Canon royal de Turin reconnu par Jean-François Champollion comme un document historique d'importance,(« papyrus de Turin » écrit en hiératique, trouvé en 1822 à Thèbes, dont il nous reste 160 fragments qui forment un papyrus de 170cm de large et 41cm de haut, est aujourd'hui dans la collection du Musée de Turin) qui est une liste comportant les noms des prédécesseurs de Ramsès II, dont le nom des Dieux supposés avoir gouverné en Egypte avant les pharaons mêmes, on trouve le nom d'Imhotep qui y est désigné en tant que : « fils du dieu Ptah ». Avec Amenhotep, il est le seul égyptien mortel mais demi-dieu quand même, par sa filiation donc, qui parvint à récupérer la position plénière d'un dieu.


Fissure hanches du sphinx cimentée par Baraize

Or, ce qui est intéressant ici, c'est que plus tard, les Grecs installés en Egypte, assimilèrent Imhotep l'égyptien à leur Dieu : Esculape : Asclépios le dieu de la médecine et appelèrent son école de médecine Asklépieion. Il est fort possible d'ailleurs qu'à l'origine Asclépios et Imhotep soient une seule et même personne comme nous allons le voir et comme le clament déjà bon nombre de chercheurs…Qu'avons nous sur Asclépios ? On nous dit qu'il est le fils du divin Apollon et d'une nymphe :Arsinoé-Koronis (Arsinoé est aussi un nom de lieu se trouvant au sud du confin sud du plateau de Giza à Fayum) par conséquent nous avons à faire aussi à un demi-dieu. On nous dit qu'il fut élevé par le centaure Chiron ( le dernier centaure sur Terre dans l'Antiquité disent les Grecs) dans une grotte souterraine et qu'il lui enseigna toute la médecine et plus encore…car Asclépios ne semblait pas seulement guérir mais il ressuscitait les morts. Le dieu Zeus inquiet du zèle d'Asclépios à immortaliser les terriens et ainsi déranger l'ordre établi des choses finit par le foudroyer et le transforma en la constellation du Serpentaire (Ophiucus : « le porteur de serpents »)…or c'est un enseignement des anciens égyptiens que d'affirmer que les dieux à leur mort se transformaient en constellation ou étoile…Le fait est qu'on assimile souvent Ptah à Zeus et à la foudre.

Mais ce qui est très important de retenir ici c'est comment Asclépios soignait . Et la plupart du temps c'était par le moyen de « l'incubation » qui est la pratique courante alors de dormir toute une nuit ou plusieurs nuits dans l'enceinte d'un temple sacré afin de provoquer un rêve riche de signification et par conséquent guérisseur. Soit : Asclépios apparaissait en songe aux prêtres et leur révélait ainsi les remèdes de leurs malades ou les patients eux-mêmes le recevaient en rêve et guérissaient.

Asclépios était représenté avec un bâton sur lequel s'enroulait un serpent, symbole de la médecine (à ne pas confondre avec le caducée de Mercure, lui avec deux serpents, symbolisant le commerce et la communication). Un serpent, car les fonctions oraculaires et médicale de cette médecine se faisait aussi grâce à la présence d'une source d'eau sacrée comme nous allons le voir, grâce à l'eau sortant de terre dont : «  le lent cheminement dans les profondeurs du sol lui a permis d'apprendre ce qui a été, ce qui sera» comme nous dit René Ginouvès dans son remarquable ouvrage et qui est symbolisé donc par le « serpentement » du serpent.


Point jaune à l'arrière du sphinx le ciment de Baraize

Asclépios eut trois garçons et six filles dont : Hygiène, Panacée et Meditina. Soulignons que notre Hippocrate ( le père de notre médecine celui sur lequel nos médecins font leurs serments) est admis comme descendant d'Asclépios par son côté paternel…Même si c'est à lui que l'on doit les mots : chronique, endémique, épidémique, convalescence, paroxysme…etc, et bien que la médecine occidentale officielle se réclame de lui, en réalité sa conception de la médecine était vraiment différente de la nôtre. Le Dr Houdant nous dit par exemple que le traitement : « Hippocratique est bien plutôt une méditation sur la mort ». N'oublions pas qu'Hippocrates alla en Egypte pour étudier la médecine chez les grands prêtres et il connu l'aspect initiatique de la médecine pharaonique. En fait, la médecine d'Hippocrates était la copie conforme de celle d'Asclépios et se pratiquait un peu partout dans les temples .Ces lieux de guérison devaient comporter un temple-sanatorium en surface, des grottes souterraines et une source d'eau souterraine. Vous pouvez toujours voir le sanctuaire d'Asclépios aujourd'hui sur le flanc sud de l'acropole, sous le Parthénon d'Athènes avec sa source et sa grotte aujourd'hui transformée en chapelle orthodoxe. Vous avez la même chose avec le temple d'Epidaure en Grèce et à Pergame. Or à Sakkara nous savons qu'Imhotep avait un temple consacré à la médecine et les grottes et souterrains du Serapeum et une source à disposition. C'est en tout cas exactement comme Asclépios qu'Imhotep procédait dans les parages du Serapeum avec ses malades. A part être le fils de : « Ptah », Imhotep avait une mère mortelle : Kheredu-Ankh qui fut élevée au rang de semi divine (comme la mère d'Asclépios !) car elle clamait que sn père à elle était le dieu bélier de la fécondité : Banebdjedet considéré par les anciens égyptiens comme un des Grands Ancêtres, que plus tard les grecs appelèrent : Pan. D'autre part n'oublions pas que les anciens Grecs se disputaient déjà au sujet d'Asclépios en disant qu'il était beaucoup plus ancien que la datation officielle voulait bien le dire déjà à l'époque et que des linguistes avancent la thèse selon laquelle le véritable sens du mot : « Asclépios » serait étymologiquement : « le héros du tertre » qui est un titre purement égyptien. Les présomptions sont donc de plus en plus fortes pour faire d'Imhotep et d'Esculape une seule et même personne…


Papyrus de Turin

Les Grecs étaient fascinés par la science égyptienne et Homère (dans l'Odyssée) nous fait savoir : « L'Egypte est le pays des médecins les plus savants du monde ». La médecine n'y était pas considérée comme uniquement une accumulation de savoir et d'observations mais également comme un travail sur soi destiné à transformer l'être en véritable canal.

En dehors des traitements complexes de plantes, de la chirurgie, des réductions de fractures, voici en quoi consistait l'essentiel de leur médecine : ils faisaient boire l'eau de la source souterraine et prendre des bains à leurs patients car pour eux il était indéniable que cette eau charriait les pouvoirs de guérison des esprits de la Terre. Ensuite ils ne soignaient que ceux qui avaient assez de courage et de détermination pour subir les traitements. Les patients devaient être en état de jeûne, faire de multiples ablutions dans l'enceinte sacrée de ce qu'on appelait l'abaton, c'est à dire à la fois dans le temple, les cavernes et les souterrains en dessous, où nul autre n'était autorisé à entrer. Puis ils faisaient dormir les malades dans les dortoirs collectifs de l'Abaton pour qu'ils rêvent. Il y avait de véritables rituels d'incubation des rêves où la connaissance la plus profonde de la Terre mère était censée vous envoyer des rêves indicatifs sur la raison de votre maladie et comment la soigner. Le lendemain on racontait son rêve aux prêtres qui ensuite vous prescrivaient un traitement. On disait aussi que la première image venant à l'esprit du dormeur devenait un esprit protecteur et ne le quittait plus. L'enseignement que l'on retirait de l'étude des rêves était très sophistiqué. On ne pratiquait pas une généralisation de l'nterprétation des songes, on considérait que pour une même personne l'interprétation d'un symbole rêvé donnait lieu à une interprétation différente selon les personnes. Chaque personne était considérée comme ayant son propre langage onirique et tout un travail se faisait sur les images et émotions du patient. Cette science est celle que l'on appelle l'incubation iatromantique. La différence entre un rêve classique et un songe iatromantique est que ce dernier est envoyé dans un but précis par un dieu médecin dans un lieu sacré conçu pour cela et qu'il doit contenir des éléments indicatifs pour le diagnostic et (ou) le traitement. Ainsi pour donner un exemple qui nous est resté :un homme souffrant de l'estomac vint dans le temple d'Asklépios pour faire un rêve inspiré par le dieu. Il rêva que le dieu lui tendait sa main droite et lui donnait sa main à manger. Le lendemain les prêtres interprétèrent son rêve et lui dirent qu'il fallait qu'il mange cinq dattes car les dattes portaient le nom de : « doigts divins » à l'époque, et il guérit…


Sphinx

Le travail de guérison par les rêves était donc bien connu des anciens égyptiens et pour cela il me faut vous parler un instant également de Bès. Auguste Mariette avait bien trouvé une statue de Bès à proximité de l'entrée du serapeum. En effet ce génie révéré pour ses oracles à Abydos dans le sud de l'Egypte était connu par ailleurs pour être oniromancien. C'est à dire qu'il était connu également pour susciter des rêves que l'on interprétait ensuite. Les égyptiens plaçaient souvent sa représentation dans la chambre à coucher pour que leur sommeil soit peuplé de riches songes. A l'époque les rêves étaient considérés comme un moyen thérapeutique vraiment très important. C'est pourquoi toute une caste de médecins-prêtres « les Wab » en dehors des généralistes laïques (« les soundu ») qui couraient la campagne , vivaient dans les Maisons de vie : Per-Ankh, dans le temple pour remplir leur double fonction sacerdotale et médicale. La plupart du temps ils étaient des prêtres médecin de la déesse-lionne Sekhmet et ils soignaient dans les sanatorium des temples en pratiquant entre autres l'incubation iatromantique sur leurs patients. La maladie pour eux n'était pas du tout envisagée comme une punition divine mais bien plutôt comme une rupture d'harmonie entre l'homme et le cosmos. Il s'agissait de redonner au patient ses liens avec la nature et une harmonie bien représentée par la déesse Mâat. L'harmonie représentait une valeur capitale de la pensée égyptienne, celle qui s'imposait sur les forces négatives, le mensonge, l'injustice et sur le chaos originel d'où le monde était né. Elle était la garante de l'équité et de l'équilibre global du monde et son enseignement était prodigué dans les temples par des instructions.

Mais une autre déesse était impliquée fortement dans le rétablissement de la santé des patients et c'est Isis. Le philosophe Diodore de Sicile nous en laisse témoignage :


Imhotep

« Maintenant qu'elle a atteint l'immortalité, Isis prend plaisir à soigner les corps des hommes et à ceux qui souhaitent son aide, elle manifeste clairement sa présence dans leur sommeil et donne un soulagement réel et efficace  à ceux qui l'appellent au secours» Ce texte indique clairement qu'à l'époque en Egypte on invoquait Isis pour obtenir une activité iatromantique. Or juste à côté du sphinx au nord–ouest, se trouvait un petit temple à Isis et nous avons des textes arabes égyptiens du Moyen-Age qui nomme le sphinx comme « l'idole d'Isis ». C'est pourquoi des chercheurs comme Temple sont persuadés que la cavité arrière du sphinx était conçue pour qu'un patient y passe la nuit afin d'obtenir un rêve de guérison. A l'instar du temple d'Asclépios en Grèce qui ne pouvait contenir qu'une douzaine de visiteurs en incubation à la fois, l'emplacement dans le sphinx n'aurait pu servir qu'à 365 privilégiés par an. D'autre part les cavités que l'on voit dans le rocher tout autour de l'enceinte du sphinx et qui sont de petites cellules auraient pu servir aussi pour des patients supplémentaires à l'incubation. A l'époque l'approche du sphinx étaient vraiment monumentale : un immense escalier existait alors (voire photo) et l'on faisait des offrandes sur un petit autel se trouvant entre ses pattes. Le fait de pouvoir dormir dans le corps même du sphinx devait être une expérience inoubliable et très impressionnante…


Le sphinx inspiré

Il y a aussi le fameux rêve que Tutmosis IV avait eût à un retour de chasse au pied du sphinx et qu'il fit inscrire sur la fameuse stèle du rêve qui se trouve toujours entre les patttes du sphinx où celui –ci lui demanda de le désensabler en échange de quoi le prince (pas encore pharaon) deviendrait un grant régnant sur l'Egypte… Comme je parcours sans cesse les lieux les plus sacrés d'Egypte j'ai voulu tester l'effet iatromantique de certains sites, poussée par ma grande curiosité et le profond respect que j'ai appris à avoir pour l'enseignement des Anciens Egyptiens et je dois dire que la surprise a été au rendez-vous… Comme il est interdit aujourd'hui de dormir sur la place même des anciens sanctuaires, j'ai dormi juste à côté après m'être imprégné du lieu, comme je n'étais pas malade mais que l'on a toujours quelque chose à parfaire je n'avait pas de demande précise sauf celle de recevoir en rêve un message quel qu'il soit. Comme je me rappelle rarement de mes rêves je craignais manquer cet épisode et ne pouvoir en avoir conscience. Mais je ne fut pas déçue :J'eut alors, même si très courts, les rêves les plus vivants et colorés que je n'ai jamais eût de ma vie ! J'ai essayé des sanctuaires différents et à chaque fois cela n'a pas manqué ! Ce sont des messages très personnels mais tout ce dont je peux témoigner c'est que dans un des rêves d'incubation, chose que je n'attendais absoluement pas, j'eût la visite de l'oiseau sacré Bennu , l'oiseau d'Osiris, le phénix des Egyptiens qui me délivra un message d'importance pour mes recherches. Il est certain que ma grande familiarisation avec l'Egypte doit y être pour quelque chose mais cela arriva également à plusieurs des personnes qui m'accompagnent dans mes voyages à Giza et dans le reste de l'Egypte.


Bibliographie :

  • « The passage Under the Sphinx », in hommage à Jean Leclant, vol,1 (Paris : Institut d'Archéologie Orientale,1994) par Zahi Hawass et Mark Lehner.
  • « Histoire de la divination dans l'Antiquité » par Auguste Bouché-Leclercq.
  • « Incubation : Or to cure of disease in Pagan temple and Christin churces » par Mary Hamilton , Londres, 1906.
  • « Operations carried out at the pyramid of Gizeh in 1837 » par Howard Vyse, Londres,1840.
  • « The Great Sphinx and its Secrets : Historical studies in the Light of Recent Excavations » par Selim Hassan.Le Caire, 1953.
  • « Dieux guérisseurs et sanctuaires de source dans la Grèce antique »Lattes, 1992.
  • « The rod and Serpent of Asklépios, symbol of médecine » par J.Schouten,Amsterdam,1967.
  • « The Historical Library of Diodorus the Sicilian », Diodore de Sicile.



Photos par Antoine Gigal



Antoine Gigal est un auteur français, chercheuse et exploratrice, correspondante permanente en Egypte de la revue “L’ Egypte”



 

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