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Témoignage d’une femme refugiée du camp de Mugunga Goma RDC

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21 Avril 2024
Témoignage d’une femme refugiée du camp de Mugunga Goma RDC


Je suis de retour de Sake, une cité fantôme et véritable vallée de l'ombre de la mort ; ici à Sake l'espérance de vie varie entre 5 et 10 heures. La cité a été vidée de sa population et de son âme. Ses habitants sont tous dans les camps des déplacés à plusieurs kilomètres, où je suis parti leur rendre visite grâce à IFAW (international fund for animal welfare) à plusieurs animaux en détresse, une centaine d'enfants et à quelques adultes malades sans secours. Une goutte d'eau dans l’océan car la situation humanitaire y est désastreuse.

Sake, c'est une véritable zone de guerre, la prudence et la méfiance conjuguent, car bombes, balles peuvent vous atteindre à la moindre déconcentration.

Pour les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et les Wazalendos, de tous âges, c'est la patrie avant tout. Cependant c'est la loi du plus méchant qui règne à chaque point de passage.

De l'autre côté de positions, j'aperçois le centre circonstanciel de commandement des drones, je me dis que c'est un pat dans la bonne direction.

Profitant d'une accalmie j'aperçus des petites villageoises dans les verdures et rocs, réconforter les combattants fatigués et traumatisés.

Vivre à Sake ou s'y rendre c'est accepter de mourir arme à la main.

Avant de quitter Sake et les camps des déplacés aux alentours de Goma, je sers la main de quelques Wazalendos et soldat croise par hasard, pour quelques encouragements mes encouragements.

Lors de mon évaluation sur le terrain, j'ai eu l'occasion de rencontrer Madame Kavira, une femme dont le témoignage m'a profondément émue. Elle a dû tout abandonner pour fuir la guerre et trouver refuge dans le camp de Mungunga. Ce qui m'a le plus frappé, c'est son regret que les organisations d'aide humanitaire ne prennent pas en compte la situation des animaux dans de telles situations de crise.

Témoignage d’une femme refugiée du camp de Mugunga Goma RDC

Madame Kavira m'a raconté son histoire avec beaucoup d'émotion :

« Je m'appelle Kavira et je suis arrivée au camp de Mungunga en laissant presque tous derrière moi. Notre troupeau de vaches a été pillé au début de la guerre et j'ai dû fuir avec mes enfants, quelques chèvres et mon chien. Mon mari a choisi de rester pour protéger notre maison et nos derniers animaux, mais je ne sais pas s'il est encore en vie car nous n'avons aucun moyen de communication.

Une fois arrivée dans le camp de déplacés, on m'a interdit d'emmener mon chien pour des raisons d'hygiène. J'ai dû abandonner mon fidèle compagnon à l'entrée du camp, ce qui m'a brisé le cœur. Il ne me reste plus que mes chèvres, qui souffrent et meurent faute de soins appropriés.

La vie dans le camp est difficile, mais je garde l'espoir de retrouver un jour mon mari et de reconstruire notre vie. En attendant, je fais de mon mieux pour prendre soin de mes enfants et de mes animaux, malgré les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. »

L'histoire de Mme Kavira m'a profondément touchée, en particulier lorsqu'elle a évoqué le moment où elle a été contrainte d'abandonner son chien à l'entrée du camp de personnes déplacées pour des raisons d'hygiène. Cette séparation lui a brisé le cœur, car son animal de compagnie avait été son fidèle allié dans les moments difficiles. Aujourd'hui, elle se retrouve seule avec ses chèvres, qui souffrent et meurent faute de soins appropriés.

La vie dans le camp de Mungunga est extrêmement difficile pour Madame Kavira, mais malgré tout, elle garde l'espoir de retrouver un jour son mari et de reconstruire leur vie ensemble. En attendant, elle s'efforce de s'occuper de ses enfants et de ses animaux, malgré les difficultés qu'elle rencontre au quotidien.

L'histoire de Mme Kavira met en lumière une réalité souvent négligée dans les crises humanitaires : celle des animaux qui sont également touchés et ont besoin d'aide. Il est essentiel que les organisations d'aide humanitaire prennent en compte cette dimension dans leurs interventions, afin d'aider non seulement les populations déplacées, mais aussi leurs compagnons animaux.


Paterne Huston Bushunju est Responsable du Refuge « Sauvons nos Animaux », République Démocratique du Congo

 

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