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Ngog Lituba, le réveil des consciences

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25 Décembre 2019
Le Festival International dédié à Ngog Lituba, la grotte sacrée des natifs du Cameroun
Le Festival International dédié à Ngog Lituba, la grotte sacrée des natifs du Cameroun


Il est fort probable qu’au fil du temps, une cause presque desespérée soit entendue, qu’une clarté inattendue disspippe les épais brouillards qui dissimulent l’existence des détenteurs de cultures ethno-primitives. J’ai été vivement ému, je l’avoue, en jetant les yeux sur le document qui annonce l’organisation et la tenue d’un Festival International des peuples natifs de Ngog Lituba, courant décembre 2019.

D’emblée je salue la nouvelle prise de conscience qui tend je l’espère, à lever le voile hideux dont on a toujours couvert la grotte mythique et sacrée. Pour l’intérêt de mes semblables et l’heureuse mémoire d’un très cher ami et frère dont la contribution internationale est désormais incontestable en terme de combat et de visibilité que son ONG; l’Ecospirituality Foundation n’a cessé de mener pour faire entendre la cause du respect de la sacralité naturelle de Ngog Lituba, j’ai cru qu’il était de mon devoir d’en remercier son fondateur, le regretté Giancarlo Barbadoro poète, Druide et homme de science qui vient de graviter vers le monde immatériel.

L’état actuel de la profanation de ce haut lieu de spiritualité naturelle m’attriste. J’ai vu combien les méprises l’ont défigurée, j’ai vu l’altération consensuelle volontaire des allégories et des fables mystérieuses qui nourrissent la richesse des cultures qui y sont natives, la tentative de banalisation de son histoire par un oeucuménisme religieux infructueux.

Brice Tjomb avec Giancarlo Barbadoro au Stone Circle de Dreamland à l'occasion de sa visite à Turin en tant qu'invité de la Ecospirituality Foundation
Brice Tjomb avec Giancarlo Barbadoro au Stone Circle de Dreamland à l'occasion de sa visite à Turin en tant qu'invité de la Ecospirituality Foundation

Mais avant de sonder la profondeur des ténèbres qui l’entourent et d’entamer le travail de reconstruction de son symbolisme, pour redorer ses arcanes et revivifier son âme ensevelie, puisse le peuple qui s’y rattache, non seulement dissiper d’abord ses propres prejugés, mieux encore prendre garde de n’agir comme s’il n’y avait point d’obstacles. En effet, lorsqu’on s’efforce de restituer une vérité, on se doit d’affronter en nombre important, la faussété et la parodie qui se voilent souvent d’intentions les plus louables.

L’avènement du Festival International, sera donc une occasion idoine pour la chaîne etnologique des natifs de la Grotte, de poser les bases fondatrices de leur survie culturelle et spirituelle, dans un contexte de globalisation et de déchiquettage de la personnalité traditionnelle des cultures ancestrales. Je formule le voeu qu’il ne s’agisse pas d’un folklore additionnel comme ceux que nous livrent de nombrueuses organisations tribales similaires, ni du silencieux respect des non-dits qui fâchent tant les détenteurs de la culture majoritaire et des religions étrangères, lesquelles les nouvelles générations d’hommes et de femmes libres d’esprit sont en droit de mettre en doute pour plusieurs raisons historiques et anthropologiques.

On peut donc convenir dès à présent que le malheur de «l’Homme de la Grotte» n’est ou ne sera plus d’ignorer qu’il a une identité culturelle et des valeurs spirituelles à promouvoir, mais de se méprendre sur la nature du combat à mener pour se reapproprier ses droits ancestraux et sa mystique, car ceux mêmes qui ont prétendu les nier et détruire ses us sacrés, n’ont jamais cru pouvoir y réussir sans avoir une autre sacralité exogène à lui substituer.

Qu’on ne nous revête plus d’opinions et de doctrines chimériques face à l’immutabilité, à l’universalité et à la particularité de ce que Ngog Lituba offre à l’humanité. Réécrivons la page déchirée, pour la remettre à sa place dans le livre de la nature.


Samuel Brice Tjomb, Poète et Chercheur, est Correspondant de Shan Newspaper pour l’Afrique


 

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