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La Fourche en Bois du Sourcier

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08 Janvier 2013

Baguette en bois de coudrier en forme de Y


La fourche en bois du sourcier, utilisée pour la détection des poches d'eau dans le sol, est une pratique ancienne dite "sourcelerie" ou encore "rhabdomancie" appelée radiesthésie depuis 1930. Désormais, le radiesthésiste a le plus souvent remisé la baguette et se sert d'un pendule, petit poids suspendu à un fil souple et qui se met à tourner lorsque l'eau est repérée. Pour ne s'en tenir qu'à la détection des sources (car le pendule est utilisé dans d'autres domaines), cette "science" est très controversée. L'utilisation de la baguette était mentionnée dans des ouvrages du XVIIe siècle mais la pratique était plus ancienne. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la découverte de l'eau relevait de la sphère divine, ou de celle du diable !

L'essentiel est de programmer l'instrument, de lui faire comprendre, comment il doit se comporter quand l'eau est là. La main de l'opérant doit également être étalonnée pour apprécier la profondeur à laquelle se situe l'eau : un bout d'allumette ou un petit caillou correspondra par exemple à un mètre. Selon certains, la vibration de la baguette ou la rotation du pendule partirait des tremblements imperceptibles du bras du manipulateur et pourrait s'expliquer par ce qui est appelé un effet de suggestion ou d'auto-suggestion. Dans les années 1960, le physicien Yves Rocard affirmait que la vibration s'expliquait par une sensibilité des sourciers à des variations locales du champ magnétique terrestre. Sa théorie n'a jamais pu être confortée scientifiquement. La plus grande expérimentation jamais conduite a été menée à l'université de Munich entre 1986 et 1988 avec plus de 800 essais effectués.


Rhabdomancie (du grec rhabdos, baguette), divination par les baguettes de sourcier ou baguettes divinatoires

D'autres expériences dites à l'aveugle ont suivi (le sourcier n'a aucune information sur l'environnement géologique, végétal, géographique, etc.). Le traitement statistique des résultats obtenus pour ces essais a montré qu'il n'y avait aucune différence entre la performance des radiesthésistes et une détection effectuée au hasard. Si les résultats des sourciers ne font pas douter les population qui font appel à eux, pour les personnes dubitatives leurs succès s'expliqueraient par leur bonne connaissance du milieu conjuguée avec le hasard. D'autres septiques affirment que l'eau prisonnière ou en mouvement commencera de toute façon à s'écouler dans la direction du trou du forage, le mouvement de l'instrument s'expliquant par l'autosuggestion.

Observons que l'abbé Paramelle, au XIXe siècle, qui aurait découvert plus de 10 000 sources et serait intervenu dans le Var, effectuait une étude géologique et un examen approfondi de la configuration du sol lors de chaque sollicitation.

Le sourcier laissait ensuite la place au puisatier, qui avait pour fonction de creuser et d'entretenir le puits. Il se servait du pic, de la masse, de la pelle et de la brouette pour creuser et déblayer. Parfois, il posait de petites charges d'explosifs à l'aide d'une barre à mine pour accélérer son travail. Il redoutait effondrement et affaissement de terrain lors du creusement. Un treuil disposé sur une chèvre (trépied) permettait la descente et la remontée des hommes et des matériaux.


Source: Livre "En Provence, l'eau est d'or" Henri Joannet